un président d'aappma qui ne se laisse pas faire

Le Président de la Gaule St Martinoise
Impasse de la Plate Forme Le 30 Avril 2011
04800 GREOUX LES BAINS

A
Monsieur le Président de la
Fédération Nationale de pêche




Monsieur le Président et cher ami,

Je voudrais vous faire part d’un certain nombre d’interrogations, voire de préoccupations qui se sont exprimées récemment au sein de mon AAPPMA, mais certainement aussi dans d’autres associations au sujet de décisions qui ont été prises ou qui vont l’être concernant la vente de cartes par internet et la réglementation.

Je ferais également quelques propositions que je soumets au débat, au sein du bureau national et bien sûr dans les fédérations et les AAPPMA.

La première interrogation concerne la vente de cartes de pêche par internet : quelles vont être les conséquences de ce changement radical, aussi bien au niveau quantitatif que dans le domaine financier ?
Ne va-t-on pas assister à un recul dans la vente du nombre de cartes vendues, comme cela a pu être observé dans les départements pilotes, ce qui dans la conjoncture actuelle (baisse du nombre de pêcheurs) serait très dommageable ? n’oublions pas qu’aujourd’hui, même si la modernité entre dans les chaumières, un certain nombre de pêcheurs, souvent âgés et résidant dans les départements ruraux ne sont pas encore des familiers d’internet.

Et, sur le plan financier, comment va se traduire pour les AAPPMA la gestion de la vente des cartes réalisée au plan national ? Quelle transparence dans les procédures, quelles modalités dans la redistribution du produit de la vente ? les critères actuels qui servent de base à la répartition entre les fédération et les AAPPMA seront-ils conservés ou assisterons nous à une homogénéisation au niveau national ?
Ce sont là des questions centrales auxquelles il convient d’apporter des réponses claires, rapidement pour éviter la naissance de malentendus, l’expression d’incompréhensions et l’ouverture de procès d’intention (centralisation du pouvoir au sein de la FNPF, perte d’autonomie pour les AAPPMA, mise au pas des récalcitrants en leur diminuant par exemple les moyens financiers….).

Pour rester dans le domaine des cartes de pêche, je voudrais, sur la base des informations qui m’ont été rapportées à ce jour dire que la nouvelle carte « vacances » reçoit un accueil très mitigé ;
Je peux même affirmer que dans le département de l’Ardèche et pour une AAPPMA locale (je viens d’y passer 3 jours), devant le peu d’enthousiasme des pêcheurs vacanciers et curistes à investir dans la carte « vacances » ,la durée de validité de celle –ci a été portée à 15 jours.
C’est à mon sens une sage décision qu’il faudra généraliser rapidement s’il apparaît lors du bilan annuel que ces premières impressions se confirment.

Enfin, le point sur lequel je voudrais m’attarder à trait à la réglementation ; je lis ça et là, et plutôt là, en particulier dans «  la gazette officielle de la pêche et de l’eau » (qui n’est pas me semble –t-il la voie officielle de la fédération) un plaidoyer pour une simplification, (uniformisation ,nivellement par le bas, ?) de la réglementation.
Celle –ci serait responsable du repli enregistré entre 2009 et 2010 dans la vente des cartes de pêche ;
Ainsi, les pêcheurs pour qui la réglementation est un outil au service de la protection des milieux halieutiques et la gestion des ressources naturelles seraient « des censeurs avides de restrictions tueuses d’halieutisme ».
Je ne suis bien sûr pas d’accord avec ce point de vue et je m’en suis expliqué dans une réponse à paraître dans cette gazette (je souhaiterai que celle-ci bénéficie de la même publicité que l’article).

Mais, ce qui pose problème, c’est quand je lis dans le dernier numéro de cette publication que de nombreux présidents partageraient l’avis du rédacteur en chef de la revue et que « ce serait un vœu quasi unanime aujourd’hui de voir la réglementation évoluer vers plus de simplicité ,vers moins de contraintes aussi ».
Et, mon étonnement grandit avec la lecture du dernier paragraphe : « c’est ainsi que les fédérations pourraient prochainement inciter leurs AAPPMA à faire table rase de leurs règlements qui, trop souvent hélas défont au niveau local ce qu’on s’efforce de mener à bien à un niveau plus large. »

Si, simplifier la réglementation, cela signifie (entre autres) la taille de la truite fario à 18 cm et le nombre de prises à 10, qu’on ne compte pas sur moi, je le dis de façon très nette, pour m’associer à cette démarche erronée et halieu-ticide d’une pêche en France que je souhaite ouverte à tous et de qualité .
Ce n’est en tout cas pas l’image qui en est donnée lors des lâchers de truites « arc en ciel » par les « les dit pêcheurs » qui attendent le camion de la pisciculture et harponnent ces poissons avant même qu’ils aient eu le temps de faire 10m dans leur nouvel environnement ;ce n’est pas non plus de tels comportements qui nous permettront d’acquérir cette crédibilité que nous revendiquons auprès de nos partenaires et des pouvoirs publics.

Ainsi, vous l’aurez compris, ce n’est pas par mauvais esprit ou goût immodéré pour la contestation, que je m’inscris en faux contre le politiquement correct halieutique qui semble avoir l’aval de la fédération nationale, mais parce que je pense sincèrement que celle-ci s’oriente vers une voie de garage.

Conclure, sur la base de quelques observations, discussions, impressions, que le recul de la vente de cartes de pêche est due à la réglementation draconienne des AAPPMA c’est faire fausse route ; on ne peut dans ce domaine comme dans d’autres se passer d’analyses, d’études, d’enquêtes, d’expérimentations.

Nous sommes nous simplement interrogés pour savoir pourquoi les pêcheurs qui ont pris leur carte en 2009 ne l’ont pas reprise en 2010 ?impact de la crise économique ?autres raisons ? qui étaient ces pêcheurs : âge, catégorie sociale, profession, type de pêche pratiqué, pêcheur occasionnel ou acharné ? but recherché à travers la pêche ? combien d’années de pratique ? et, ne serait –il pas intéressant d’avoir également des données sur les anciens, à savoir ceux qui ont arrêté de pêcher, il y a quelques années ?mais aussi sur les nouveaux pêcheurs ,en particulier les jeunes qui prennent leur carte ?

Cette question est trop sérieuse pour être traitée à la légère ; elle mériterait qu’un étudiant en psychologie sociale y consacre une thèse de 3ème cycle.



Pour l’heure et en attendant les enseignements apportés par ces études, je propose qu’on en reste au statut quo et surtout que la fédération nationale prenne une position qui ne pourrait faire que l’unanimité ; je la formulerais ainsi : « au-delà des principes généraux nationaux en matière de réglementation, les pêcheurs sont tenus à se conforter aux législations locales édictées par les AAPPMA  ».
C’est le souhait de plusieurs AAPPMA au sein desquelles des voix commencent à s’élever pour demander la sortie du club halieutique en raison même de l’unification de la réglementation qui ne tiendrait pas compte des spécificités locales.
Et, qu’on ne vienne pas me dire que les pêcheurs seraient perturbés par la complexité de la réglementation ; nul n’est censé ignorer la loi et pour connaître les règles il suffit de se renseigner.
Encore faut-il en avoir envie et ce n’est visiblement pas le cas, quand je lis dans la gazette que dans le département pilote de la haute Garonne, près d’un pêcheur sur trois se dispenserait de prendre la carte de pêche ; j’ai la faiblesse de croire que si toutes les personnes qui pratiquent au moins une fois dans l’année prenaient leur carte de pêche ,les effectifs seraient vraisemblablement à la hausse.

Pour ma part, je suis prêt, bien sûr, à m’investir avec d’autres dans un groupe de travail qui aurait comme première mission de bien poser le problème afin d’envisager la démarche la plus pertinente à mettre en œuvre.

Monsieur le Président et cher ami, je souhaiterai que ce courrier soit porté à la connaissance de tous les présidents de fédération, et, par leur intermédiaire à ceux des AAPPMA afin qu’il fasse l’objet d’un débat et d’une discussion approfondies au sein de toutes les instances.

Vous remerciant pour votre concours, je vous prie d’agréer monsieur le Président, et cher ami, l’expression de mes meilleures salutations halieutiques.


Serge BONACUCINA



Objet: lettre au président de la FNPF


Si vous êtes d'accord avec moi,il conviendrait que vous diffusiez le plus largement possible ce courrier;
ce sont les minorités agissantes qui ont fait bouger le monde.....
Cordialement ,
Le Président de la Gaule St Martinoise: Serge BONACUCINA